samedi 17 mai 2008

Nina Nastasia


La vie est parfois difficile à cerner, on ne comprend pas toujours. On ne comprend pas comment des artistes talentueux comme Nina Nastasia restent dans l'ombre. Pourtant cette femme est l'incarnation même de la poésie.

Adorée par John Peel et adulée par Steve Albini, son producteur atitré, Nina Nastasia n'a jamais eu le moindre succès.
Après 5 albums, le charme opère toujours autant. Elle est une songwriter de talent. Sa musique délicate accompagne des paroles tellement belles qu'on n'en croit pas nos oreilles.
Accompagné d'une guitare acoustique, les arrangements sont discrets et raffinés, afin de ne pas envahir de superflu tant de beauté. De toute beauté, même si souvent ses morceaux se retrouvent enveloppés de noirceur.

Alors, si par ce petit message, je vous donne l'envie d'aller écouter, d'acheter ses cd's, ce serait merveilleux.

www.myspace.com/ninanastasia

samedi 10 mai 2008

Mes années punk

Encore un petit post (manque cruel de temps ses temps-ci...) pour annoncer la sortie le 17 Juin d'un nouvel opus de The offspring.

Certes, on peut pas dire que je les écoute tous les jours mais je continue à acheter leur album.
Pourquoi me direz-vous?
Découvert avec Smash en 1994 (ça nous rajeunit pas) je les écoutais sans relache pendant des années. Et si ma Fan 2 attitude m'est passée, il me rappelle mes premiers émois: découverte du rock et de ses dérivés, première cuite, permiers accords à la gratte...

En grand sentimental que je suis, je ne me vois pas ne plus acheter leurs albums et les écouter (même si ce n'est que de temps en temps).

Et comme la mode est à offrir ses morceaux sur le net (radiohead, coldplay...) vous pouvez télécharger grauitement le 1er single Hammerhead.

www.offpsring.com

Ps: vous ne serez pas surpris, c'est du Offspring pur jus mais c'est bon quand même ! Rock'n'roll !

jeudi 8 mai 2008

Duffy

Après le raz-de-marée Amy Winehouse, voici la dernière anglaise à la mode : Duffy.
Comme chacun le sait, tous les 2 mois environ la presse anglaise s'emballe pour un nouvel artiste et en fait sa coqueluche. Et si, le buzz était enfin mérité?
Je ne vais pas y aller par 4 chemins, j'aime beaucoup ce que nous propose cette jolie demoiselle.
Sa voix tout d'abord que je trouve vibrante et chargée d'émotions et d'un je ne sais quoi de charmant...
La musique aussi, très bien produite et qui correspond parfaitement à l'univers de cette jeune fille. Elle dit avoir été influencée par Scott Walker, ça me va très bien.
J'avais échappé à Joss Stone (mais si souvenez-vous!!), j'avais esquivé Amy Winehouse qui avait le don de me refiler des boutons, j'ai succombé à Duffy...

mercredi 16 avril 2008

The last shadow puppets


Tous les 6 mois, la presse musicale annonce la fin des Arctic monkeys. Malheureusement pour elle, ils sont toujours là aprés 2 albums géniaux, et il semblerait que ça ne soit pas près de s'arrêter là.

Donc, en attendant une 3ème galette, Alex Turner (Arctic Monkeys) et Miles Kane (The Rascals) s'associent le temps d'un album dans un groupe répondant au doux nom de The last shadow puppets.

L'album s'intitule The Age Of The Understatement et sortira le 21 Avril chez Domino. Enregistré durant l'été 2007 en France, à Nantes, il a été produit par James Ford (déjà responsable du son Arctic monkeys) et arrangé par Owen Pallett (Arcade fire) Selon eux, nos deux compères ont été fortement influencée par Scott Walker et David Bowie.

Le premier single est une petite bombinette rock, tout simplement.

www.thelastshadowpuppets.com

mercredi 9 avril 2008

B comme... (suite et fin)


...Born ruffians...


Voici un jeune trio canadien plein d'avenir.
Leur premier album, Red, yellow & blue, est sorti début Mars 2008. Il a été produit par Rusty Santos (Animal collective). D'ailleurs ce jeune groupe un peu pop, un peu punk, beaucoup post ressemble fortement à nos amis d'Animal collective. La rythmique, les choeurs, les intonations dans la voix nous y font immédiatement penser.


Plein d'énergie, mais avec aussi beaucoup de sentiments, on se laisse embarquer dans ce premier album. Rien de complétement original en soi, les chansons se ressemblent un peu toutes, mais on leur pardonnera facilement tant il est difficile de se défaire de ce premier opus.


dimanche 23 mars 2008

B comme... (1ère partie)


...Bon iver...
Je ne sais pas par où commencer. C'est bête mais l'album dont j'avais envie de vous parler For Emma, forever ago est tellement beau qu'aucun mot ne conviendrait à le décrire à sa juste valeur. Il ne doit pas exister de mots assez forts pour vous faire partager l'émotion que nous procure chaque écoute. Les mots sont désuets.

Bon iver veut dire...bon hiver mais Justin Vernon (l'auteur de ce projet solo) a cru bon d'enlever le h.

Suite à une rupture amoureuse, Justin s'est enfermé 3 mois dans la cabane de son père, seul dans les bois. En plein hiver, vous l'aurez compris. Il va alors vivre seul et travailler seul. Il accouchera d'une petite merveille de folk dépressif parsemé d'imperfections par çi, par là.

En 2007, il met son chef d'oeuvre en streaming sur virb. Les blogs s'affolent, le buzz est lancé.

L'excellent label Jagjaguwar le signe et l'album voit le jour le 19 Février 2008. Uniquement disponible en import, il devrait voir le jour dans nos contrées en Mai 2008.

Alors, courez-vite sur le site de Jagjaguwar ou Amazon.

http://www.myspace.com/boniver



dimanche 9 mars 2008

The black keys


Il m'avait enchanté avec leur dernier album Magic potion, le duo sera (enfin) de retour avec une nouvelle galette.
Le 1er Avril (ce n'est pas une blague) sortira Attack & release.

Souvent comparé aux White stripes, le blues crasseux des Black keys n'a pourtant rien à voir avec la pop de Jack et Meg.

Habitué à enregistrer chez eux, dans l'Ohio, dans une cave, une grange, à la Do it yourself en somme, le duo est cette fois passé à la vitesse supérieure en faisant appel à Danger mouse (Gorillaz, Gnarls barkley, the good, the bad and the queen...).

Le cd comprendra des titres initialement prévus pour une collaboration avec Ike Turner, malheureusement décédé.

http://www.myspace.com/theblackkeys

Deux titres sont dispos sur leur Myspace.

Le 20 Mars, nos amis blues-men démarrent une tournée qui leur fera passer par Paris le 27 Mai au Bataclan.

dimanche 2 mars 2008

Ce mois-ci...

Mars 2008 est bien parti pour être un très bon mois, musicalement parlant en tout cas !

Adam Green - Sixes & sevens
Le new-yorkais est de retour pour un 5ème album solo. Toujours empreint de folk et habité par sa belle voix grave, nous revoila sous le charme.
Sortie: 11 Mars 2008
http://www.myspace.com/adamgreen1

Thee silver mt. zion memorial orchestra & tra-la-la band - 13 blues for thirteen moons
Mené de front par la plus grande rock star de ses dernières années, Efrim Menuck, les canadiens nous livrent une de leurs toutes meilleures galettes, mais également la plus sombre.
Sortie: 10 mars 2008
http://www.cstrecords.com/

Malcolm Middleton - Sleight of heart
Délaissant les guitares électriques plus que présentes sur A brighter beat, son très bon album de 2007, Malcolm Middleton empoigne l'acoustique, pose sa voix grave sur de belles mélodies, et reprend Madonna. Délicieux.
Sortie: 3 Mars 2008
http://www.myspace.com/malcolmmiddleton

The sleeping years - We're become islands one by one
Des petits bijoux pop-folk mélancoliques à souhait. Tout simplement beau et touchant. Le violoncelle et le piano sont des instruments magnifiques. Et une voix vibrante d'émotion.
Sortie: 17 Mars 2008
http://www.myspace.com/thesleepingyears

Voila, 4 des sorties de Mars. Il y en a encore plein d'autres sur lesquels je pourrais m'attarder mais j'ai choisi de vous présenter mes 4 chouchous.
Avril s'annonce déjà tout aussi palpitant, sale temps pour les économies...

samedi 23 février 2008

Interview: Radical Face



Voici ma première interview en anglais. Et pour fêter ça, ce n'est ni plus ni moins que Ben alias Radical face qui a accepté de se prêter au jeu.
Auteur en 2007 d'un chef d'oeuvre, Ghost, Ben va nous revenir cette année avec son groupe Electric president, de quoi nous faire patienter jusqu'au prochain album solo...


- Can you appear and speak to us about your course ?
I first started playing instruments in high school. It was a slow start, but I joined as many bands as possible (I was in 5 bands simultaneously, at one point), which sped things up. During those four years I learned the basics of playing guitar, bass, drums, and began to sing.

And then, after graduating, I decided I wanted to write fiction. So I quit playing music, left my job, stopped talking to most of the people I knew and sat down to write a book. I was dead set on learning to write, to make some kind of career out of it, so I did nothing else for nearly a year. And then my hard drive crashed, and most of that year's work was lost. I was pretty wrecked by that, but I got a job at a local bookstore and started saving for another computer so I could get back to it.

But during that time of saving money, I needed another hobby, so I started playing music again. On my days off, I would meet up with Alex Kane (whom I knew from a former band -- we now have a project together called Electric President) and we'd record random songs. And it was around then that I really got hooked on music. I had fun playing in bands, but what really drew me into all of this was recording. I've been at it ever since.


- What are your influences?
I get ideas from lots of different places. Books, movies, people I know, whatever ideas pop into my head when I can't sleep, etc.

Musically speaking, it depends on when you ask me. Early influences were bands like Smashing Pumpkins, Nirvana, The Beatles, Radiohead. In high school I was mostly into 90's indie rock -- bands like Neutral Milk Hotel, Polvo, Sebadoh, Mercury Rev, The Halo Benders, Pavement. Later I got into a lot of electronic music, like Aphex Twin, Squarepusher, Amon Tobin. In the past four or five years, Sigur Ros, Tom Waits, and Joanna Newsom have all been big ones for me, to name just a few.

But I've always listened to a lot of composers and instrumental pieces. I often go for long periods listening to nothing but classical music and film scores. I've probably gotten more ideas from instrumental compositions than anything pop related.

So I guess I'm sort of all over the map with influences. I like a lot of music.


- Can you speak to us about the genesis of Ghost released in May, 2007?
Ghost started about four years ago now. It's initial concept came up while visiting a friend of mine down in south Florida. The house next to his was built about a hundred years ago, and it was being renovated during my visit. One afternoon I was sitting outside on my friend's porch and the grounds keeper working on the other house's interior asked if I wanted to come inside this old house and look around. I said sure. There was no electricity, so we had to use flashlights. The place was pretty creepy, but really great. I enjoyed being in a place that had been around for a while, where people had obviously lived and moved on.

After that visit, I got the idea of writing a record about houses. That idea eventually evolved into a concept: that our stories bleed into the walls of the houses and apartments we live in, so that even after we move somewhere else or pass on, parts of ourselves are stuck in the walls and floors and ceilings from then on, like ghosts. And that's what Ghost was basically about. So most of the songs are short stories, as opposed to anything autobiographical.

I wrote the songs slowly, over a course of about two years, in the background of various other music projects, and then spent nearly 10 months recording the album.


- How do you compose? Only in studio? With other musicians?
I mostly work alone for this project, in the tool shed behind my house. I've made a small home studio out there, and that's where the bulk of the writing and tracking took place. If I have trouble performing certain parts, I will call in a friend to play them for me, but Ghost was recorded almost completely alone. And since my tool shed is near a road with a lot of traffic, I mostly record after midnight. There are far fewer cars out at that time, so I'm not interrupted nearly as often. Nearly every song was recorded in the middle of the night.


- Ghost received a very good critic reception? What about the reception of the public? What that changed for you?
I really don't know how this record was received, to be honest. I decided not to read about it, and since I don't leave my house very often (I'm always working on projects, so I rarely go out) and didn't play any shows last year, it's a bit of a mystery to me. But the people who have e-mailed me about the record seemed enthusiastic, which is always a nice thing to hear.


- What are your projects for 2008?
I just wrapped up a record for my other project Electric President, which should come out in Spring. I spent over a year recording the album, and I'm pretty exhausted from it, so I'm going to take a little time off from recording. But after my break, I'm going to start the next Radical Face record. I have most of the material already written, and it will be another record revolving around a concept. If all goes as planned, I should be done with that record before the year is out. But we'll see. I never can tell until I begin.


- And to finish, what you do listen to at the moment?
These past few weeks I've been listening to a lot of the new PJ Harvey record, White Chalk. It's really pretty. I like it a lot. And also a good amount of Chopin and Debussy. Lots of pianos, I guess.


Merci à Ben...
...A bientôt pour une nouvelle interview...

dimanche 10 février 2008

British sea power - Do you like rock music ?


Je réponds un grand OUI !

2008 a tout pour être une grande année musicale, en tout cas, elle en prend le chemin. Daniel Darc, Syd Matters, Cat power, Nada surf, Girls in hawaii, Malcolm Middleton...Les sorties (où à venir) ne manquent pas. Arretons-nous aujourd'hui, sur la livraison de British sea power.

Le groupe se crée dans les années 2000 à Brighton.
Aprés une poignées de singles, leur premier album voit le jour : The decline of British sea power.
On les compare à Joy division.
S'en suivent des concerts un peu cinglés (uniformes militaires et oiseaux empaillés), puis un deuxième album en 2005, Open season, puis plus rien. Plus de nouvelles, silence radio.

Des rumeurs de séparation, un projet parallèle pour certains membres du groupe, The Brakes, on était sans nouvelles, on les pensait finis.

Rebondissement inattendu à l'Automne 2007, un Ep sorti de nulle part, Krankenhaus? Ep, et voila la machine relancée, nos espoirs avec et notre fan-attitude aussi.
Un petit bijou pop, punk, post, un peu foutraque, où les genres se mèlent pour notre plus grand plaisir. Les guitares sont rageuses, la batterie cogne, la basse est profonde. Les choeurs son toujours là et les refrains s'envolent.

Janvier 2008, Do you like rock music? vient confirmer nos attentes et nos espoirs.
Un très grand album qui nous impose un groupe inventif en forme de joyeux bordel.
On ne s'en lasse pas, et plus on l'écoute, plus on chante avec eux les refrains et les mélodies.
Des mélodies, il y en a plein sous cet impressionnant mur du son. Malgré tout, cet album n'est pas facile d'accés et ne se laissera découvrir entièrement que par les plus acharnés, ceux qui ne se laisseront pas arrêter par ce fameux mur du son qui en peut repousser plus d'un.

Une bonne année, je vous dis.

dimanche 3 février 2008

Lightspeed champion


Ce n'était pas gagné d'avance... A la seule vue de cette pochette, mon corps était parcouru de convulsions et le cd était immédiatement remisé aux oubliettes...Elle est vraiment pas belle cette pochette.
Et puis, on m'a rabaché les oreilles sur la qualité du disque, sur la douceur qui s'en dégage, les mélodies omniprésentes, le mariage parfait d'une voix masculine et d'une voix féminine.
Cerné de toutes parts, j'ai du me rendre à l'évidence, cet album plaisait beaucoup. Alors j'ai fermé les yeux, et je l'ai écouté.
Une fois...
Deux fois...
Trois fois...
Tellement de fois que je ne peux même plus les compter.
Ce disque est du pur génie, ni plus, ni moins. Oui, je m'emballe et alors ?
Devonte Hynes (alias Lightspeed champion) nous offre ici un des meilleurs disques de ce début d'année 2008.
De la douceur et de la tendresse se dégage de ce cd, beaucoup de mélancolie aussi. Les mélodies sont folk, pop, sucrées. Le tout relevé par quelques cordes ici et là.
Cette galette s'écoute d'une traite, et arrivé au dernier morceau, on n'a qu'une envie, le reécouter encore et encore...
Un album parfait pour ce début d'année, à écouter au chaud dans son lit pour s'endormir paisiblement. Ou mieux, au petit matin, lorsque le réveil sonne trop tôt, et qu'on doit se rendre au travail dans le froid de l'hiver.

dimanche 27 janvier 2008

Nada surf: Lucky.

Petit rappel des faits. Nada surf est un groupe pop américain des années 90. Sur le haut de la vague dès leur premier album grâce au tube Popular, puis dans le creux de la vague, pour l'album suivant The proximity effect. Revenu sur le devant de la scène avec Let go puis The weight is a gift, qui comportent tous deux de véritables tubes tels que Always love ou Blankest year.
Connaissant surtout du succés en Europe, les 3 américains (qui parlent couramment français) nous gatent toujours au travers de leurs nombreuses tournées.


Début Février paraîtra leur 5ème galette : Lucky.


Disponible en streaming sur leur myspace, je l'écoute actuellement pour mon plus grand plaisir. Le sens de la mélodie est toujours là, les arpèges sont discrets mais présents, portés par quelques cordes ici et là accentuant la grandeur et l'émotion des morceaux.

La distorsion partage la scène avec l'acoustique, la batterie et la basse supportant le tout avec beaucoup d'efficacité.
Lucky n'est sans doute pas leur meilleur album, non, c'est juste un trés bon album de Nada surf, dans la continuité de ce qu'ils ont toujours faits. Ce n'est pas non plus l'album de l'année. C'est juste un trés bon album qui vous accompagnera tous les matins pendant quelques mois.
Nous sommes chanceux.

samedi 19 janvier 2008

Retour en 2007: Yeasayer

On vit une époque formidable. Grâce à la magie d'internet et aux têtes chercheuses que sont les blogs musicaux, rien ne nous échappe. De quoi abreuver nos oreilles de mélodies jusqu'à devenir sourd.
Pourtant, tout au long de l'année 2007, je suis passé à côté d'un album formidable :
All hour cymbals de Yeasayer.
Heureusemement pour moi, un blog que j'aime suivre de prés, en a fait l'éloge trés récemment.

D'une cohérence folle, totalement libéré de toutes contraintes, voici un grand album de 2007.
Passant d'un genre à l'autre sans filets, un album qui nous emporte avec lui loin de tout ce que l'on connait. Malgré tout, le disque est trés abordable, et plaira à tous ceux qui prennent le temps de l'écouter.

Du son, ici : http://www.myspace.com/yeasayer

Merci Twist...

samedi 12 janvier 2008

Interview: Pumuckl

Pour le 1er message de l'année 2008, je vous propose une interview de Pumuckl (ou Stéphane Lhérault comme vous voulez).
Cet artiste solitaire, auteur de 4 albums, a accepté de répondre à mes questions pour notre plus grand plaisir.

- Comment est né Pumuckl ?
En fait, il n’y a pas eu un jour précis où je me suis dit « je vais faire un projet qui s’appellera Pumuckl ». J’ai commencé à enregistrer des titres sur 4 pistes et à faire des démos au début des années 2000. Pumuckl était mon pseudo déjà à l’époque (un surnom de lycée…). Au fur et à mesure, j’ai progressé et par la force des choses, « pumuckl » est devenu un vrai projet… Rétrospectivement, je dirai que pumuckl est vraiment né en 2003 avec un disque qui s’appelait philosophage : c’est le premier disque vraiment abouti, le premier disque qui a été chroniqué, etc…

- Quel a été ton parcours musical ? Et quelles sont tes influences ?
Je n’ai pas suivi un parcours très linéaire. Pumuckl a commencé comme un projet instrumental, autant par choix que par nécessité. A cette époque, je me suis plongé dans le post-rock, c’est un mouvement qui m’a passionné, la scène canadienne en général et le label constellation en particulier. En même temps, le choix d’une musique instrumentale était aussi lié à mon incapacité à écrire des textes assumés, à mes complexes par rapport à des gens comme Arnaud Michniak, Dominique A ou Jérôme Minière... J’ai donc enregistré deux disques instrumentaux (philosophage et subutex) d’inspiration post rock et electro dont je suis toujours très fier, même s’ils sont loin de mes préoccupations actuelles. J’ai ensuite abordé mon grand virage en 2005 avec Sommeil léger, qui était un six titres chantés, qui naviguait entre l’électro pop, la chanson, le post rock et dans lequel on sent sans doute plus mon affection pour depeche mode, Dominique A, Sigur Ros… Enfin, j’ai enregistré un 5 titres intitulé Carbone, en 2006, qui fait un peu le pont entre sommeil léger et les précédents : il s’agit de morceaux chantés mais assez longs, assez aériens. Carbone est sans doute mon disque le plus hédoniste, celui dans lequel on sens le plus mes influences favorites. Pour conclure sur mes influences, je dirais que j’ai des goûts pas nécessairement très éclectiques (j’écoute pas de chansons françaises, pas du tout de jazz, très peu de musique du monde,…) mais parfois très antagonistes. J’ai le même engouement pour les quatuors à cordes de sylvain chauveau que pour les sons bien gras de certains combos de hardcore comme Tool ou Neurosis… Je crois que c’est ce qui fait la patte de Pumuckl, le fait de juxtaposer des éléments habituellement employés dans des musiques très paisibles avec des sonorités parfois très violentes…

- Comment composes-tu ? Tu travailles exclusivement seul ?
Ma façon de composer à évolué au fil du temps. Je dirais que, plus ça va, plus ma musique est « écrite », c’est à dire bien structurée autour d’une grille harmonique et d’un texte. Auparavant, le travail de composition avait exclusivement lieu en homestudio. Maintenant, j’arrive en studio avec des choses bien plus abouties, plus proches d’un format chanson traditionnel. Néanmoins, ma méthode d’arrangement n’a pas beaucoup évolué. Je travaille énormément avec mes guitares, mes effets et ma loopstation : dès qu’une idée est aboutie dans ce format, je l’enregistre en homestudio, je cherche des idées avec des claviers, des synthés. Puis je reviens sur ma guitare…j’opère comme ça un aller-retour entre le home studio et le jeu live jusqu'à ce que j’arrive à la sensation d’avoir achevé le morceau… Je travaille exclusivement seul pour pumuckl effectivement : cela reste un projet très personnel, très introspectif. C’est d’ailleurs pour cela que je suis peu productif…je ne me fais pas toujours confiance et j’ai parfois du mal à me satisfaire de mes idées et à ne pas abandonner en cours de route des morceaux qui pourraient sans doute aboutir avec un peu plus de persévérance.

- Tu fais partie depuis récemment du label Rain-cloud, peux-tu nous en dire plus sur cette structure ? Qu'est-ce que ça a changé pour toi ?
Rain cloud est une structure associative qui abrite le collectif d’artistes Caravan auquel j’appartiens. C’est triste à dire, mais cela ne m’a pas apporté grand chose pour l’instant d’un point de vue matériel. Je n’ai pas beaucoup vendu de disques notamment. Caravan me permets de me sentir moins seul, d’avoir un réseau d’artistes aussi confidentiel que remarquable !!! En ce moment, nous avons le projet de faire un projet studio avec d’autres membres de Caravan mais j’avoue ne pas avoir réussi à dégager du temps pour ça pour l’instant. Ce qui se dessine avec un peu plus de clarté, c’est la parution d’une compilation Rain cloud pour mars ou avril dans laquelle on retrouverait des morceaux inédits de tous les membres du collectif (y compris pumuckl).

- Ou en es-tu actuellement ? Tu travailles sur des nouveaux morceaux ? Ou des nouveaux projets ?
Bien, je dois dire que 2007 a été une année de démotivation assez profonde renforcée par des impératifs professionnels peu conciliables avec une pratique assidue du home studio. J’ai profité de cette année pour laisser de coté pumuckl et vraiment jouer de mes instruments, travailler ma technique, pour le plaisir. Je me suis un peu obligé à rester sans objectif de « productivité », de résultat, c’est la première année depuis 5 ans que je ne fais pas de disques. C’est frustrant pour moi mais en même temps cela me permets de mieux savoir quelle place la musique doit prendre aujourd’hui dans ma vie. Depuis peu, J’ai repris l’enregistrement, j’ai écris 5 morceaux, fini l’enregistrement de deux, de quelques reprises. Je suis plutôt satisfait. Il y aura donc un disque de pumuckl en 2008 mais je ne sais pas encore sous quelle forme. Je ferai sans doute comme d’habitude, un disque de 5 titres assez resserré. J’hésite aussi à inclure les nouveaux titres dans un album en français qui reprendrait des titres anciens réenregistrés. A part ça, je vais essayer de produire les titres d’autres musiciens…

- Tu peux nous raconter la genèse de "une vie=une seconde" ? (Un de mes morceaux favoris)
Ce titre figure sur carbone mais a été écrit pendant le mixage de Sommeil léger, pour me détendre. Pendant longtemps, ça a été ma chanson fétiche sur scène. Je l’ai composé à partir d’un sample qui a disparu au fur a mesure que le morceau s’est étoffé (c’était un sample du morceau caché, la dernière chanson de remué de dominique A). Le texte a été écrit de façon quasi instantanée autour du slogan titre de la chanson « je veux mettre toute ma vie en une seconde ». C’est un texte un peu provocateur que j’ai écrit en m’imaginant le chanter sur scène (« je vais danser devant vous »...) Dans le fond, c’est un texte très caractéristique de pumuckl, plus symbolique que narratif. Ca ne veut rien dire en fait, rien de précis en tout cas. Une vie = une seconde est une chanson qui m’a valu autant de compliments que de critiques, c’est pour ça que je suis un peu fâché avec elle de temps en temps ! C’est sans aucun doute le titre le plus violent dans le son et dans le texte, c’est sûrement ce qui explique les réactions contrastées à son sujet.

- Je ne t’ai jamais vu en live, comment perçois-tu la scène ? Tu joues seul je crois, tu ne veux pas d'autres musiciens ?
Je joue seul sur scène avec guitares/ loopstation et effets. La encore, c’est un choix et une nécessité. J’aurais du mal à faire cohabiter mon emploi du temps avec celui d’autres musiciens… J’aurais également du mal à m ‘épanouir dans un projet aussi personnel sans jouer les dictateurs avec les musiciens qui m’accompagneraient. Au final je suis assez satisfait de mon set, le fait de jouer seul et d’avoir des contraintes m’oblige à beaucoup retravailler les morceaux, à les renouveler et à me renouveler par la même occasion... Jouer seul est aussi assez dangereux, cela amplifie l’adrénaline. Même si pumuckl est d’abord un projet studio, la scène me rappelle la vérité sur la musique : c’est quelque chose de physique, de sensorielle. Et c’est un moment ou on ne triche pas. Cela fait longtemps que je n’ai pas fait de live dans des bonnes conditions et ça me manque beaucoup.

- Et pour finir, sur un point plus léger, qu'écoutes-tu en ce moment ? Et période de l'année oblige, tu nous fais un petit top 2007 ?
En ce moment, j’écoute beaucoup le bruit des mes doigts sur une magnifique guitare Guild que je viens d’acheter…Plus sérieusement, j’écoute peu de nouveautés en ce moment, bien que j’ai une pile de CD que je n’ai pas encore écouté. Je réécoute pas mal Nick Drake… Surtout, j’écoute beaucoup les gros groupes des années 90, les premiers Oasis, les vieux Blur, les 2 premiers foo fighters et même Nirvana… je dois être dans une période nostalgique adolescente !!! Mon top 2007 ? Young modern de Silverchair (un groupe injustement méprisé dont les deux derniers disques sont parmi les plus gigantesques que j’ai entendu en matière de pop…c’est FM mais c’est tellement impressionnant !!!), poing perdu de Arnaud Michniak, Our love to admire de Interpol, Rio Baril de Florent Marchet, year zero de nine inch nails, 23 de Blonde redhead, Boxer de national et given to the rising de Neurosis. On arrète la !

Merci à Stéphane pour sa disponibilité et sa gentillesse !

http://www.myspace.com/pumuckl2

http://blog-art.com/pumuckl/