dimanche 21 octobre 2007

Orouni en Interview...




- Peux-tu nous raconter la genèse d'Orouni ?

Une nuit de l'an de grâce 1823, trois conjonctions de coordination se sont unies par une alchimie dont on ignore encore la vraie nature. On raconte aussi qu'un jour de novembre 2004, un petit gars a mis sa chanson The Lamppost sur son blog car il avait mal dormi. Ne sachant pas trop comment appeler le projet musical, il a pris la direction de la facilité et a choisi le nom de son site. Quelques mois après, le premier concert a eu lieu au Danemark, puis le premier EP, le retour en France, le premier album, le martini blanc, le crack, et même des apparitions dans des podcasts brésiliens.


- Qu'as tu fait depuis la sortie de "A matter of scale"? Des nouveaux titres sont en préparation ?
Depuis la sortie de ce premier album, j'ai essayé d'en vendre un petit peu, déjà. Ensuite, à l'heure où j'écris ces lignes (16h09), nous avons donné pas moins de douze concerts suite à la publication de A Matter Of Scale, et parallèlement à ça, de nouvelles chansons ont été enregistrées. Le travail de morceaux pour The Limes m'a pris pas mal de temps, notamment au printemps, où nous avons enregistré Morning, Noon & Night et Big Top Head avec David de Toy Fight et Mina Tindle. Avec cette dernière, nous avons également mis en boîte une version alternative de The Perfume Conspiracy. Cet été, The Limes se sont rencontrés pour de vrai, et c'est à cette occasion que nous avons enregistré Beyond Blue. Côté Orouni, j'ai continué à composer et écrire, et une nouvelle chanson est née : Open It In May , en duo avec Mlie. J'aimerais continuer dans cette voie, dans l'optique d'un deuxième album, qui sortira je ne sais pas encore quand. Entre-temps, j'ai également passé mon permis bateau et me suis mis au sudoku.

- Parfois, on a l'impression (pas désagréable) que "A Matter Of Scale" fait très "bricolage", comment s'est déroulé l'enregistrement? Quel état d'esprit voulais-tu pour ton disque ?

En fait, tout ceci est dû au fait que j'habite tout près de Leroy Merlin. Comme les employés sont très sympas, ils m'ont autorisé à enregistrer dans leur sous-sol. Surtout qu'ils ont des fraises de défonceuses et des abrasifs excentriques.En fait, ce son n'est pas délibéré, bien sûr que j'aurais préféré enregistrer dans un studio de qualité. Seulement, quand vous n'êtes pas connu et que vous avez un tout petit peu de matériel, et pas plus de compétences que ça en mixage, voilà ce que ça donne. Ce n'était pas vraiment prémédité, j'avais des chansons, je voulais les enregistrer, et ça s'est fait assez naturellement. Le prochain album sera très clean, avec beaucoup de compression et de la reverb sur la guitare, c'est promis.

- Sur la pochette de ton album, on peut y voir une île ou un crabe ou une carte ou un visage, tu voudrais pas nous expliquer ton artwork ?

Cette pochette, il n'y a aucune ambiguïté, c'est le visage du Christ. Et elle est entièrement composée de saxophones. Cette création exemplaire a été réalisée par Damien Antoni, que j'ai fait travailler le revolver sur la tempe et que j'ai obligé à ne pas manger ni boire pendant toute la durée de la réalisation, afin de le placer dans des conditions ascétiques optimales. On y trouve diverses influences / références ... pour moi, cela relève un peu du test de Rorschach, un peu d'Arcimboldo ... et Damien aurait sûrement son mot à dire sur ses éléments d'inspiration, notamment les cartes géographiques et les fractales ... une histoire d'échelle, un peu, quoi.

- Peux-tu nous parler d'un de tes projets The Limes ? (rencontre, cd's, concerts...)

J'en ai déjà parlé un peu plus haut car ce groupe me rend très enthousiaste : The Limes est en effet l'un de mes projets, outre de repeindre mon appartement en rouge et de visiter le Chili. Cela fait un peu plus d'un an maintenant que j'ai rencontré David de Toy Fight, avec qui nous nous étions proposé de faire de la musique ensemble, après de nombreuses discussions tardives et découvertes d'affinités communes. A côté de ça, il avait fait la connaissance par Internet du songwriter américain Henry Sparrow. Et avec également la participation de John Hale côté américain et Mina Tindle côté français (à l'époque, car ensuite elle est partie vivre à New York ... mais elle va revenir ... enfin on n'arrête pas de franchir les frontières en fait), c'est ainsi que sont nés The Limes. Le principe était qu'un côté de l'Atlantique propose une démo, et que l'autre côté l'arrange et l'interprète, avec souvent pas mal de transformations entre la démo et la chanson finale. Le premier morceau de ce type a été Between Roof and Bird, une chanson d'Henry Sparrow arrangée et interprétée par Toy Fight et Mina Tindle. Ont suivi, entre autres, Distressed Waitresses, Morning Noon & Night, Miniature, Big Top Head... entre autres. Et cet été, nous nous sommes tous rencontrés dans la vraie vie, en Caroline du Nord, et nous avons enregistré ensemble. Pour l'instant, nous avons finalisé Beyond Blue, en écoute sur notre MySpace, et nous aimerions exposer les autres titres à la face du monde.Ce qui est intéressant, c'est qu'ensuite, cela a donné lieu à d'autres collaborations au sein du groupe : il arrive à David de jouer sur scène avec moi, et récemment Mina Tindle a enregistré avec Henry Sparrow des titres en vue d'un disque solo.Pas de concerts, donc, pour l'instant, du fait de la nature du groupe, mais nous espérons sortir un disque (dont on ignore encore le format exact) dès que nous aurons fini les morceaux que nous voulons mettre dessus.

- Quelles ont été et quelles sont tes influences ?

Pour mon premier EP, j'étais pas mal sous l'influence de Belle & Sebastian, Bob Dylan, The Velvet Underground, pour en citer trois. Mais au fur et à mesure, j'ai eu un peu plus d'expérience et d'instruments, et pour mon premier album on peut dire qu'il est apparu des connivences avec les Zombies, les Kinks, voire Weezer. Pour les enregistrements les plus récents, les New Pornographers squattent une bonne partie de mon cerveau, ainsi que Supergrass ou les Pixies... mais ça restera du Orouni.

- Qu'écoutes-tu en ce moment ?

En ce moment j'écoute le bruit de mon frigo, je trouve qu'il en fait trop et ça m'inquiète, parce qu'il est tout neuf. Sinon, j'ai réécouté l'album Notorious Byrd Brothers, de 1968, il y a vraiment des arrangements psychédéliques de malade, et les Byrds y ont composé de sublimes chansons. Egalement, le premier album de Michael Wookey, Dreams Of You, que j'ai découvert grâce au label MonsterK7. C'est un songwriter très doué, et sur scène il a un attirail assez réjouissant d'instruments (guitare, omnichord, toy piano, sampler). Il va sortir un deuxième album (en plus d'un live sur MonsterK7) et s'installer en France, alors profitez-en. Par ailleurs, j'ai pas mal écouté Yael Naim (j'ai été assez impressionné par la chanson New Soul), et aussi PJ Harvey . Je n'accrochais pas trop, avant, et je trouve son dernier album magnifique, donc il faut croire qu'elle a vraiment changé de style. Je lui rends hommage pour cela. Mention spéciale pour My Little Airport, un groupe de deux filles de Hong Kong qui font des chansons de deux minutes et demie avec des mélodies pop aussi simples qu'accrocheuses. Cette fausse naïveté me plaît. Sans oublier le nouvel album de The Mabuses, qui pour moi est une véritable tuerie.
Merci à Orouni pour sa disponibilité et sa gentillesse ! On lui souhaite tous une trés bonne continuation dans ses projets à venir...
(photo prise par Littlesa !)

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