dimanche 27 janvier 2008

Nada surf: Lucky.

Petit rappel des faits. Nada surf est un groupe pop américain des années 90. Sur le haut de la vague dès leur premier album grâce au tube Popular, puis dans le creux de la vague, pour l'album suivant The proximity effect. Revenu sur le devant de la scène avec Let go puis The weight is a gift, qui comportent tous deux de véritables tubes tels que Always love ou Blankest year.
Connaissant surtout du succés en Europe, les 3 américains (qui parlent couramment français) nous gatent toujours au travers de leurs nombreuses tournées.


Début Février paraîtra leur 5ème galette : Lucky.


Disponible en streaming sur leur myspace, je l'écoute actuellement pour mon plus grand plaisir. Le sens de la mélodie est toujours là, les arpèges sont discrets mais présents, portés par quelques cordes ici et là accentuant la grandeur et l'émotion des morceaux.

La distorsion partage la scène avec l'acoustique, la batterie et la basse supportant le tout avec beaucoup d'efficacité.
Lucky n'est sans doute pas leur meilleur album, non, c'est juste un trés bon album de Nada surf, dans la continuité de ce qu'ils ont toujours faits. Ce n'est pas non plus l'album de l'année. C'est juste un trés bon album qui vous accompagnera tous les matins pendant quelques mois.
Nous sommes chanceux.

samedi 19 janvier 2008

Retour en 2007: Yeasayer

On vit une époque formidable. Grâce à la magie d'internet et aux têtes chercheuses que sont les blogs musicaux, rien ne nous échappe. De quoi abreuver nos oreilles de mélodies jusqu'à devenir sourd.
Pourtant, tout au long de l'année 2007, je suis passé à côté d'un album formidable :
All hour cymbals de Yeasayer.
Heureusemement pour moi, un blog que j'aime suivre de prés, en a fait l'éloge trés récemment.

D'une cohérence folle, totalement libéré de toutes contraintes, voici un grand album de 2007.
Passant d'un genre à l'autre sans filets, un album qui nous emporte avec lui loin de tout ce que l'on connait. Malgré tout, le disque est trés abordable, et plaira à tous ceux qui prennent le temps de l'écouter.

Du son, ici : http://www.myspace.com/yeasayer

Merci Twist...

samedi 12 janvier 2008

Interview: Pumuckl

Pour le 1er message de l'année 2008, je vous propose une interview de Pumuckl (ou Stéphane Lhérault comme vous voulez).
Cet artiste solitaire, auteur de 4 albums, a accepté de répondre à mes questions pour notre plus grand plaisir.

- Comment est né Pumuckl ?
En fait, il n’y a pas eu un jour précis où je me suis dit « je vais faire un projet qui s’appellera Pumuckl ». J’ai commencé à enregistrer des titres sur 4 pistes et à faire des démos au début des années 2000. Pumuckl était mon pseudo déjà à l’époque (un surnom de lycée…). Au fur et à mesure, j’ai progressé et par la force des choses, « pumuckl » est devenu un vrai projet… Rétrospectivement, je dirai que pumuckl est vraiment né en 2003 avec un disque qui s’appelait philosophage : c’est le premier disque vraiment abouti, le premier disque qui a été chroniqué, etc…

- Quel a été ton parcours musical ? Et quelles sont tes influences ?
Je n’ai pas suivi un parcours très linéaire. Pumuckl a commencé comme un projet instrumental, autant par choix que par nécessité. A cette époque, je me suis plongé dans le post-rock, c’est un mouvement qui m’a passionné, la scène canadienne en général et le label constellation en particulier. En même temps, le choix d’une musique instrumentale était aussi lié à mon incapacité à écrire des textes assumés, à mes complexes par rapport à des gens comme Arnaud Michniak, Dominique A ou Jérôme Minière... J’ai donc enregistré deux disques instrumentaux (philosophage et subutex) d’inspiration post rock et electro dont je suis toujours très fier, même s’ils sont loin de mes préoccupations actuelles. J’ai ensuite abordé mon grand virage en 2005 avec Sommeil léger, qui était un six titres chantés, qui naviguait entre l’électro pop, la chanson, le post rock et dans lequel on sent sans doute plus mon affection pour depeche mode, Dominique A, Sigur Ros… Enfin, j’ai enregistré un 5 titres intitulé Carbone, en 2006, qui fait un peu le pont entre sommeil léger et les précédents : il s’agit de morceaux chantés mais assez longs, assez aériens. Carbone est sans doute mon disque le plus hédoniste, celui dans lequel on sens le plus mes influences favorites. Pour conclure sur mes influences, je dirais que j’ai des goûts pas nécessairement très éclectiques (j’écoute pas de chansons françaises, pas du tout de jazz, très peu de musique du monde,…) mais parfois très antagonistes. J’ai le même engouement pour les quatuors à cordes de sylvain chauveau que pour les sons bien gras de certains combos de hardcore comme Tool ou Neurosis… Je crois que c’est ce qui fait la patte de Pumuckl, le fait de juxtaposer des éléments habituellement employés dans des musiques très paisibles avec des sonorités parfois très violentes…

- Comment composes-tu ? Tu travailles exclusivement seul ?
Ma façon de composer à évolué au fil du temps. Je dirais que, plus ça va, plus ma musique est « écrite », c’est à dire bien structurée autour d’une grille harmonique et d’un texte. Auparavant, le travail de composition avait exclusivement lieu en homestudio. Maintenant, j’arrive en studio avec des choses bien plus abouties, plus proches d’un format chanson traditionnel. Néanmoins, ma méthode d’arrangement n’a pas beaucoup évolué. Je travaille énormément avec mes guitares, mes effets et ma loopstation : dès qu’une idée est aboutie dans ce format, je l’enregistre en homestudio, je cherche des idées avec des claviers, des synthés. Puis je reviens sur ma guitare…j’opère comme ça un aller-retour entre le home studio et le jeu live jusqu'à ce que j’arrive à la sensation d’avoir achevé le morceau… Je travaille exclusivement seul pour pumuckl effectivement : cela reste un projet très personnel, très introspectif. C’est d’ailleurs pour cela que je suis peu productif…je ne me fais pas toujours confiance et j’ai parfois du mal à me satisfaire de mes idées et à ne pas abandonner en cours de route des morceaux qui pourraient sans doute aboutir avec un peu plus de persévérance.

- Tu fais partie depuis récemment du label Rain-cloud, peux-tu nous en dire plus sur cette structure ? Qu'est-ce que ça a changé pour toi ?
Rain cloud est une structure associative qui abrite le collectif d’artistes Caravan auquel j’appartiens. C’est triste à dire, mais cela ne m’a pas apporté grand chose pour l’instant d’un point de vue matériel. Je n’ai pas beaucoup vendu de disques notamment. Caravan me permets de me sentir moins seul, d’avoir un réseau d’artistes aussi confidentiel que remarquable !!! En ce moment, nous avons le projet de faire un projet studio avec d’autres membres de Caravan mais j’avoue ne pas avoir réussi à dégager du temps pour ça pour l’instant. Ce qui se dessine avec un peu plus de clarté, c’est la parution d’une compilation Rain cloud pour mars ou avril dans laquelle on retrouverait des morceaux inédits de tous les membres du collectif (y compris pumuckl).

- Ou en es-tu actuellement ? Tu travailles sur des nouveaux morceaux ? Ou des nouveaux projets ?
Bien, je dois dire que 2007 a été une année de démotivation assez profonde renforcée par des impératifs professionnels peu conciliables avec une pratique assidue du home studio. J’ai profité de cette année pour laisser de coté pumuckl et vraiment jouer de mes instruments, travailler ma technique, pour le plaisir. Je me suis un peu obligé à rester sans objectif de « productivité », de résultat, c’est la première année depuis 5 ans que je ne fais pas de disques. C’est frustrant pour moi mais en même temps cela me permets de mieux savoir quelle place la musique doit prendre aujourd’hui dans ma vie. Depuis peu, J’ai repris l’enregistrement, j’ai écris 5 morceaux, fini l’enregistrement de deux, de quelques reprises. Je suis plutôt satisfait. Il y aura donc un disque de pumuckl en 2008 mais je ne sais pas encore sous quelle forme. Je ferai sans doute comme d’habitude, un disque de 5 titres assez resserré. J’hésite aussi à inclure les nouveaux titres dans un album en français qui reprendrait des titres anciens réenregistrés. A part ça, je vais essayer de produire les titres d’autres musiciens…

- Tu peux nous raconter la genèse de "une vie=une seconde" ? (Un de mes morceaux favoris)
Ce titre figure sur carbone mais a été écrit pendant le mixage de Sommeil léger, pour me détendre. Pendant longtemps, ça a été ma chanson fétiche sur scène. Je l’ai composé à partir d’un sample qui a disparu au fur a mesure que le morceau s’est étoffé (c’était un sample du morceau caché, la dernière chanson de remué de dominique A). Le texte a été écrit de façon quasi instantanée autour du slogan titre de la chanson « je veux mettre toute ma vie en une seconde ». C’est un texte un peu provocateur que j’ai écrit en m’imaginant le chanter sur scène (« je vais danser devant vous »...) Dans le fond, c’est un texte très caractéristique de pumuckl, plus symbolique que narratif. Ca ne veut rien dire en fait, rien de précis en tout cas. Une vie = une seconde est une chanson qui m’a valu autant de compliments que de critiques, c’est pour ça que je suis un peu fâché avec elle de temps en temps ! C’est sans aucun doute le titre le plus violent dans le son et dans le texte, c’est sûrement ce qui explique les réactions contrastées à son sujet.

- Je ne t’ai jamais vu en live, comment perçois-tu la scène ? Tu joues seul je crois, tu ne veux pas d'autres musiciens ?
Je joue seul sur scène avec guitares/ loopstation et effets. La encore, c’est un choix et une nécessité. J’aurais du mal à faire cohabiter mon emploi du temps avec celui d’autres musiciens… J’aurais également du mal à m ‘épanouir dans un projet aussi personnel sans jouer les dictateurs avec les musiciens qui m’accompagneraient. Au final je suis assez satisfait de mon set, le fait de jouer seul et d’avoir des contraintes m’oblige à beaucoup retravailler les morceaux, à les renouveler et à me renouveler par la même occasion... Jouer seul est aussi assez dangereux, cela amplifie l’adrénaline. Même si pumuckl est d’abord un projet studio, la scène me rappelle la vérité sur la musique : c’est quelque chose de physique, de sensorielle. Et c’est un moment ou on ne triche pas. Cela fait longtemps que je n’ai pas fait de live dans des bonnes conditions et ça me manque beaucoup.

- Et pour finir, sur un point plus léger, qu'écoutes-tu en ce moment ? Et période de l'année oblige, tu nous fais un petit top 2007 ?
En ce moment, j’écoute beaucoup le bruit des mes doigts sur une magnifique guitare Guild que je viens d’acheter…Plus sérieusement, j’écoute peu de nouveautés en ce moment, bien que j’ai une pile de CD que je n’ai pas encore écouté. Je réécoute pas mal Nick Drake… Surtout, j’écoute beaucoup les gros groupes des années 90, les premiers Oasis, les vieux Blur, les 2 premiers foo fighters et même Nirvana… je dois être dans une période nostalgique adolescente !!! Mon top 2007 ? Young modern de Silverchair (un groupe injustement méprisé dont les deux derniers disques sont parmi les plus gigantesques que j’ai entendu en matière de pop…c’est FM mais c’est tellement impressionnant !!!), poing perdu de Arnaud Michniak, Our love to admire de Interpol, Rio Baril de Florent Marchet, year zero de nine inch nails, 23 de Blonde redhead, Boxer de national et given to the rising de Neurosis. On arrète la !

Merci à Stéphane pour sa disponibilité et sa gentillesse !

http://www.myspace.com/pumuckl2

http://blog-art.com/pumuckl/